UNE HISTOIRE DE "Q"
Quand j’ai pensé, soudain, que l’on pouvait écrire
Quelques lignes gaillardes avec un beau sourire,
Quel bonheur immédiat m’a entier embrassé
Que je prends maintenant grand plaisir à narrer.
Quêtant le trait d’esprit, la formule châtiée,
Qui, sous un trait de plume, arrivent à point nommé,
Quel plaisir audacieux, quelle jouissance intime
Qualifient cet instant où je trouve la rime.
Quelle est donc cette lettre, au cœur de l’alphabet,
Qui a su se nicher entre l’« air » et le « pet » ?
Question très pertinente et réponse adaptée :
Qui d’autre que le « Q » entre l’« R » et le « P »,
Qui d’autre aurait osé composer ce trio
Qui est tout harmonie et joue avec brio ?
Qui observe les choses aura bien remarqué
Que le « Q » est vraiment toujours très bien placé !
Quelques petits exemples aideront à comprendre :
Qui d’entre vous, humains, n’aimerait pas apprendre
Quel oiseau de bonheur sied le mieux aux ébats ?
Quand je vous aurai dit, tout de go, dans ce cas,
Quoi qu’en disent certains, c’est le coq, à coup sûr
Qui, arborant sa crête et sa très fière allure,
Qualifiera celui dont je voulais parler.
Question : « Et pourquoi donc ? », entends-je murmurer ;
Quelle belle occasion m’est donnée d’expliquer
Que, pour bien tout comprendre, il suffit d’épeler !
Que vous ne serez point ni peinés, ni déçus,
Quand vous aurez saisi que ça fait : « C-O-Q ! »
Quittant ce beau registre, il faut que je vous dise
Que, dans un autre mot, le « Q » est fort de mise !
Qui aura pu noter que dans une coquille,
Querelle serait née, et souci, et bisbille,
Qui furent évités, en ayant bien pris soin
Que le « Q » fut placé où il faut en son sein.
Que serait devenue, sinon, notre coquille
Qui, sans son petit « Q », attirerait les filles ?
Quelque bel attribut, masculin, cette fois,
Que je vous recommande et ne nommerai pas !
Quel exemple final peut encor’ justifier
Que le « Q » joue un rôle essentiel, apprécié ?
Quoi de plus évident que choisir le mot « cloque »,
Que je vais expliquer sans que cela vous choque !
Que devient ce bon mot sans son « Q » bien central ?
Quelque part, la raison s’inquiète, et c’est normal
Que, sans son joli « Q », il demeure cloué !
Qui aurait deviné ce trait d’union sacré ?
Que ce « Q » est utile et sert de transition
Qui permet d’étayer le propos polisson.
Quand on aura compris que la cloque ne peut
Qu’être bien précédée d’un clouage sérieux,
Qui pourrait fort douter que pour être cloué,
Quelque « Q » arrondi doit être supprimé ?
Que ces trois grands exemples, au moins, puissent prouver
Que le « Q » est vraiment essentiel et fondé.
Quoi de plus désolant que devoir s’arrêter
Quand le train entre en gare et qu’il faut le quitter.
Que chacun d’entre nous soit vraiment convaincu
Qu’on attend sagement jusqu’à l’arrêt du « Q » !
Quand vous réfléchirez à ce que j’ai écrit,
Quand nous partagerons enfin le même avis,
Que tous vos sentiments vous fassent bien comprendre
Que dans tout l’alphabet, le « Q » est bon à prendre… !
Robert FAUCHER, dans la nuit du 3 octobre 2004.