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Les synthèses de Robert
15 juillet 2016

ADMONESTATION AU CRÉATEUR

La Création d'Adam

 

 

Ô mon Dieu, Créateur du ciel et de la terre,

Jardin des Hespérides devenu un enfer,

Je Te prie car mon cœur ne plus supporter

La cruauté des hommes, leur imbécillité.

 

Quelle est donc la raison qui a pu Te pousser

A nous faire exister pour nous entre-tuer ?

C’est l’Amour ! A-t-on dit, à tous ces bons croyants

Qui, très sûrs de leur foi, multiplient les enfants !

 

Et bien moi je Te dis que je ne peux pas croire

Que l’amour soit la cause de tous ces lourds déboires.

Tu devais T’ennuyer pour un jour décider

De créer deux personnes, un serpent, un pommier.

 

Mais Tu T’es bien gardé, au départ, de leur dire

Que la Vie est un jeu où l’on finit martyre…

Et as-Tu pris le soin, avant leurs grands ébats,

De penser qu’ils pouvaient ou être ou n’être pas ?

 

On n’a rien demandé alors, à qui la faute ?

Au Facteur de la terre ou bien à tous ses hôtes ?

C’est facile d’accabler tous ces pauvres humains

Complètement perdus et qui n’exigeaient rien.

 

Notre vie, sur Ta terre, ne dure que peu de temps,

Et pour bien nous faire mal, augmenter nos tourments,

Tu n’as pas oublié d’inventer la conscience

Afin que chaque jour ait son lot de souffrance.

 

Toi Tu T’en moques bien dans Ton Eternité !

Tu nous as laissés seuls pour mieux nous voir crever !

Malgré tout, ici-bas, certains Te sont fidèles ;

Ils doivent être, comme Toi, disciples de Machiavel !

 

Du haut de Ton nuage, juste une fois, une seule,

Essaye de relever un coin de ce linceul

Que, pour ne plus rien voir, un jour Tu as jeté

Sur nos frêles épaules et nos cœurs déchirés.

 

Tu verras, tristement, ce que nous avons fait

De la planète bleue : un carnage, un déchet.

Qu’elle était pourtant belle à l’aurore de sa vie !

Puis Tu as créé l’homme et il a tout pourri…

 

Dans un sursaut lucide, Tu avais décidé

D’envoyer le déluge pour ne plus rien laisser.

Mais quelle idée T’as pris de vouloir épargner

Un seul de ces humains qu’on appelle Noé ?

 

Tu vois le résultat ? Tout a recommencé !

C’est Ta seconde erreur qu’il nous faut endurer.

Mais à quand la troisième pour pouvoir respecter

Le dicton que nous avons toujours vérifié ?

 

Tu as fait, semble-t-il, l’homme à Ta propre image.

On ne T’as jamais vu et ça, c’est fort dommage !

Mais si vraiment Tu es comme Ton humanité,

Alors je comprends mieux que Tu restes caché !

 

Toi qui es bien la cause de toutes nos misères,

Tu es donc obligé d’observer cette terre

Et tous ceux qu’elle porte, et Tu dois constater

Que Tes humains ressemblent à des bêtes traquées.

 

As-Tu vu seulement ces marins sur la mer,

Partis très loin des leurs en laissant leurs chaumières,

Ballottés par les flots et croisant leurs vieux doigts

En regardant le ciel pour s’accrocher à Toi ?

 

As-Tu vu seulement la mère et son enfant

Blotti contre son sein tout en agonisant,

Et ses yeux haut levés pour seul signe d’alarme,

Ne pouvant même plus T’offrir la moindre larme ?

 

As-Tu vu seulement ces mineurs gémissant

Victimes du grisou pour nourrir leurs enfants,

Et cherchant, effarés, du regard, de la main,

L’aide du Créateur pour changer leurs destins ?

 

As-Tu vu seulement ce vieillard décharné

Qui se traîne comme il peut pour chercher à manger

Et qui, pour tout festin, ne trouve qu’un caillou

Qu’il suce et qu’il resuce car il n’a pas un sou ?

 

As-Tu vu seulement ce petit moricaud,

Arborant un fusil au lieu d’un beau vélo,

Et semant la terreur à l’âge où les enfants

Recherchent tendrement les câlins de maman ?

 

As-Tu vu tous ces cœurs habillés tout en noir

Pour être en harmonie avec leur désespoir,

Te cherchant, T’espérant, sans jamais Te trouver,

Assurés qu’un beau jour, ils finiront damnés ?

 

Elle est donc là Ta vie ? Moi je reste au bord d’elle

Et ne veux surtout pas emprunter le tunnel

Creusé, sans un regret, par Tes évêques en robes,

Où tout est interdit et où tout se dérobe.

 

C’est seulement pour ça que Tu nous as créés ?

Pour nous faire rebondir de carêmes en péchés ?

Tu as cru avoir fait preuve d’un grand humour !

Moi j’aurais préféré juste une once d’Amour !

 

Tu nous laisses le choix de périr ou mourir !

Mais c’est de la Vraie Vie dont nous voulons jouir !

J’espère que ma prière arrivera à Toi

Pour soulager un peu tous les maux que l’on voit.

 

Avant de terminer, j’aimerais obtenir

De Ta part un serment qu’il Te faudra tenir :

Jure-moi, s’il Te plaît, que Tu ne créeras pas

Ni un deuxième ailleurs, ni un autre ici-bas.

 

Et nous, pauvres humains, pour Toi avons été

Les brouillons de Ton œuvre, mais Tu T’es bien planté !

Par amour de l’Amour, je T’en prie, abstiens-Toi ;

Ne touche plus la terre, elle mourra bien sans Toi…

 

Robert FAUCHER, le 17 septembre 2004.

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