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Les synthèses de Robert
12 juillet 2016

CES ÉNORMES PETITS RIENS...

Ces énormes petits riens

 

 

Avez-vous remarqué comme un rien peut compter ?

Deux fois rien est aussi dans la même lignée ;

Trois fois rien signifie que c’est bien peu de choses ;

Presque rien veut bien dire une petite dose.

 

Et alors… ? Direz-vous, on est bien avancé… !

Et alors… ? Répondrai-je, vous n’avez pas noté

Que dans ces petits riens, la vie, de ses secrets,

Voile la vérité à l’œil un peu distrait ?

 

Suivez-moi… !. Ecoutez…! Observons en silence

Ce que Dame Nature tait au commun des sens.

Vous allez pénétrer le monde des détails

Nombreux et bien gardés, telles femmes au sérail.

 

Sitôt le seuil franchi, par l’embarras le choix

Se trouve courtisé comme un prince ou un roi.

Car tout possède en soi des facettes ténues

Qui ne peuvent briller que vues par le menu.

 

Quel cœur n’a pas vibré, un jour, à l’unisson

De l’immense beauté d’un grain du même nom,

Posé sur une épaule, à l’abri des regards,

Et qui fut découvert par le fruit du hasard ?

 

Quel cœur n’a pas vibré, un jour, devant un cou

Qui servait d’écrin blanc à ce petit bijou,

Ce duvet de cheveux, s’étant allé cacher

Sous un col qui a su, un instant, s’écarter ?

 

Quel cœur n’a pas vibré, un jour, dans un vieux train,

Devant la vie si brève d’une miette de pain,

Tressautant sur le bord d’une fenêtre ouverte

Et que les vibrations acculaient à sa perte ?

 

Quel cœur n’a pas vibré, un jour, en regardant,

La tache maculant un beau livre d’enfant,

Se disant qu’elle avait elle aussi une histoire

Comme lui, comme nous, qu’on aimerait savoir ?

 

Quel cœur n’a pas vibré, un jour, quand il pleuvait,

Sur une goutte de pluie qui, lentement, glissait

Jusqu’au bout de la feuille qui l’avait hébergée

Juste le temps de naître et puis de succomber ?

 

Quel cœur n’a pas vibré, un jour, sur la fossette

Qu’un bébé découvrait après chaque risette

Dont il nous gratifiait en étant endormi

Et qu’on imaginait couché au Paradis ?

 

Quel cœur n’a pas vibré, un jour, tout désolé,

En découvrant qu’il ne pourra jamais cerner

Le monde et ses détails avec deux pauvres yeux

Et bien trop peu de temps avant d’aller aux cieux ?

 

Mais les cœurs vibreront, toujours, émerveillés,

Tant qu’ils auront la joie et la curiosité

De regarder la Vie par ses petits côtés,

Les plus petits qui soient, et qui nous font rêver…

 

Robert FAUCHER, le 17 décembre 2004.

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