ET POURTANT...
Et que croire, et qui croire, et en quoi espérer… ?
Qu’il est dur de ne pas savoir où regarder…
Tous les biens matériels sont de vaines chimères
Qui excitent les hommes amoureux d’éphémère.
La seul’ chose que je sais c’est que je ne sais rien,
Et l’esprit qui me hante est source de chagrin.
A vouloir trop penser, on abîme sa vie ;
A vouloir trop aimer, on se torture aussi.
Et pourtant ! Et pourtant ! Je voudrais tant pouvoir
Transformer tous ces cœurs noircis de désespoir,
Et puis leur redonner cet élan merveilleux
Qui rend belle la vie parce qu’il les rend joyeux.
Que penser de ce corps qu’a bien connu ma main
Et que j’ai bu des yeux et que je croyais mien,
Et qui, tel un fantôme, un jour s’est dérobé
Aux élans de mon cœur tant avide d’aimer ?
Que penser de ce trou ainsi laissé béant
Et jamais refermé malgré le poids des ans ?
La douleur est intacte et tous les souvenirs
Attisent le présent et forcent à souffrir.
Et pourtant ! Et pourtant ! Je voudrais tant savoir
Pourquoi notre ici-bas reste ni blanc ni noir ?
Il serait si facile qu’il soit nu au grand jour
Pour ne point s’égarer le long de ses contours…
Mais la vie, trop souvent, nous entoure de gris,
Dissimulant le noir qui se terre et qui nuit,
En délayant le blanc le plus pur, le plus beau,
Que l’on peut retrouver en le cherchant bien haut.
Trop haut diront certains qui suent et capitulent,
Et qui voient leurs vertus tournées en ridicule.
Ça fait mal de chercher et ne jamais trouver
Et toujours espérer pour ne pas trop sombrer.
Et pourtant ! Et pourtant ! Je voudrais tant y croire
Au paradis perdu qui nourrit mon espoir
De pouvoir vivre alors simplement, reposé,
Et loin de toutes choses, et pour l’Eternité…
Robert FAUCHER, les 6 et 8 août 2004.