JE VOUDRAIS SAVOIR
Papa, je suis petit, mais je voudrais savoir,
Ca vient d’où les bébés ?
Les roses et puis les choux, tout ça c’est des histoires
Qu’on veut me faire gober !
Tu as raison, c’est vrai ; les bébés sont les fruits
De l’amour des parents.
Le papa, la maman, profondément unis,
Fabriquent les enfants.
Papa, je suis petit, mais je voudrais savoir,
Ça veut dire quoi la guerre ?
Je vois toujours cela à la télé le soir
Et ça ne me plaît guère.
Partout et de tous temps, la haine a trop régné
En créant de grands maux,
Alors que quelques mots auraient tout arrangé
Supprimant le chaos.
Papa, je suis petit, mais je voudrais savoir,
Pourquoi certains ont faim ?
Il me semble qu’en plus, un enfant, s’il est noir,
Aura encore bien moins.
C’est vraiment déchirant de voir un jeune enfant,
Quelle que soit sa couleur,
Mourir très lentement par faute d’aliments ;
C’est un trop grand malheur.
Papa, je suis petit, mais je voudrais savoir,
A quoi sert cette bombe ?
C’est un gros champignon tout plein de désespoir
Qui fait mal quand elle tombe.
Tout est parti un jour de nos plus grands savants,
Eux qui croyaient bien faire,
Et leur belle invention a servi méchamment
Des desseins militaires.
Papa, je suis petit, mais je voudrais savoir,
C’est quoi tout cet argent ?
Je ne sais pas pourquoi mais c’est le seul espoir
Pour des millions de gens.
Il est vrai qu’il en faut pour pouvoir apprécier
La vie et ses trésors.
Mais ceux qui en ont tant ont pour unique idée
D’en avoir plus encore.
Papa, je suis petit, mais je voudrais savoir,
Pourquoi des femmes nues
Sont montrées de partout comme bêtes de foires
Dans les rues et revues ?
Ce sont les grands marchands dont la mauvaise flamme
Et la cupidité,
Rabaissent les humains, et très souvent des femmes,
Pour leurs publicités.
Papa, je suis petit, mais je voudrais savoir,
Pourquoi à mes questions
Tu réponds à côté en voulant me faire croire
Qu’on n’est pas que des pions ?
Parce que ça me fait mal de devoir t’avouer
Que le monde est très laid,
Et que les grands principes et les grandes idées
Sont toujours contrefaits.
Papa, je suis petit, mais je voudrais savoir,
Qu’est ce que t’as dans le cœur ?
Est-ce que je trouverai, parmi tes idées noires,
Juste un coin de bonheur ?
Mais bien sûr, mon petit, et surtout n’oublie pas
Qu’au sein de chaque chose
Et de chaque être humain que Dieu porte ici bas,
Il existe une rose…
Robert FAUCHER, le 1er décembre 2004.