LA RELATIVITÉ DES CHOSES
Une lueur dans le ciel… ! Une Lueur ? C’est l’espoir… !
C’est peu et c’est beaucoup dans un océan noir.
Il est des cas extrêmes où l’on voit presque rien
Devenir presque tout par la voie du destin.
Qui peut dire ce que vaut un petit verre d’eau
Pour celui qui peut boire et qui n’a jamais chaud ?
Hélas, il ne vaut rien puisqu’il peut se servir
Autant de fois qu’il veut sans ne jamais finir.
Qui peut dire ce que vaut ce même petit verre
Pour celui qui défaille tout seul dans le désert ?
Il vaut tout l’or du monde, et c’est encore peu dire
Pour ce déshydraté qui est prêt à mourir.
Qui peut dire ce que vaut un petit bout de pain
Pour celui qui se gave et qui n’a jamais faim ?
Hélas, il ne vaut rien puisqu’il peut en manger
Autant de fois qu’il veut le long de la journée.
Qui peut dire ce que vaut ce même petit bout
Pour qui n’a pas mangé et qui n’a pas un sou ?
Mais il n’a pas de prix ! On peut donc lui donner
Ce fabuleux trésor à ce déshérité.
Qui peut dire ce que vaut un manteau tout usé
Pour celui qui vit bien et qui est bien chauffé ?
Hélas, il ne vaut rien puisqu’il peut s’habiller
A son goût, à son gré et de la tête aux pieds.
Qui peut dire ce que vaut ce même vieux manteau
Pour qui vit dans la rue et qui n’a jamais chaud ?
Il vaut une fortune, même si c’est la poubelle
Qui lui tient lieu d’écrin devant notre Eternel.
Qui peut dire ce que vaut un brin de liberté
Pour qui peut, à souhait, et venir et aller ?
Hélas, il ne vaut rien puisqu’il peut en user
Comme il veut, quand il veut, tout au long de l’année.
Qui peut dire ce que vaut ce même petit brin
Pour qui est attaché par les pieds et les mains ?
Il vaut le même prix que les ailes de l’oiseau
Qui peut quitter le monde pour s’envoler bien haut.
Qui peut dire ce que vaut juste une main tendue
Pour qui vit sans amour et sans le cœur non plus ?
Hélas, elle ne vaut rien car dans ce cas la vie
Est tout en égoïsme et en froideur aussi.
Qui peut dire ce que vaut la même main tendue
Pour celui qui se noie, a mal et n’en peut plus ?
Mais elle vaut la grandeur de celui qui la tend
Et qui est le Sauveur, l’espace d’un instant.
Qui peut dire ce que vaut un regard amoureux
Pour qui ne sait aimer et prend tout comme un jeu ?
Hélas, il ne vaut rien puisqu’il passe à côté
De ce qui fait la vie, de ce qui fait rêver…
Qui peut dire ce que vaut ce même et beau regard
Pour celui recherchant la lumière d’un phare ?
Mais il vaut tous les feux que la nuit fait jaillir
Une fois le noir venu, dans un ciel de désirs…
Qui peut dire ce que vaut juste un petit bonheur
Pour qui vit sans soucis et n’a pas de malheurs ?
Hélas, il ne vaut rien car les jours de l’année
Se suivent et se ressemblent dans l’uniformité.
Qui peut dire ce que vaut ce petit bonheur là
Pour qui est déchiré, pour qui ne sourit pas ?
Mais il vaut tout l’amour qu’il possède en son sein,
C’est-à-dire presque tout surgi de presque rien… !
Robert FAUCHER, le 17 octobre 2004.