TON CORPS EST UNE ÉGLISE
Ton corps est une église appelant l’oraison
Où j’aime te prier d’écouter mes prières,
Et mon cœur alangui, égaré, sans raison,
Cherche à trouver refuge en sa douce chaumière.
Tes yeux sont les vitraux de la belle coupole
Qui abrite le nez, les oreilles et la bouche.
Ils savent donner vie aux idées un peu folles
Que tu sais réserver à l’élu de ta couche…
Tes bras sont le transept étendu, écarté,
Où aime à se blottir qui veut de la douceur.
Dans des moments trop rares, discrets, en aparté,
Tu soulages la peine sur ta tendre minceur.
Tes mains sont les absides aux deux extrémités
De la petite branche de la croix du bonheur,
Qui savent dispenser, en petit comité,
Des caresses divines en tous lieux, à toute heure.
Tes seins sont deux chapelles qui offrent du secours,
Qui veulent consoler, qui savent accueillir.
Je décroise mes doigts pour toucher leur amour
Et pour mieux le cueillir, pour mieux me recueillir.
Tes jambes sont la nef quand elles sont resserrées ;
Tes pieds sont le portail qui mène jusqu’au chœur.
Que j’aime retrouver ce lieu inaltéré
Ses secrets, ses trésors où s’abreuve mon cœur.
Ton sacré tabernacle, ton lieu de sacrifice
Où officient toujours ton calice, ton ciboire,
L’endroit des dévotions et des feux d’artifice
Se trouve sur l’autel des plus belles victoires.
Ton corps est une église perturbant ma raison
Où je ne comprends rien, pas même mes prières.
Mais je persiste encore à y faire oraison,
A trouver de la flamme dans sa belle chaumière.
Robert FAUCHER, le 29 mars 2013.