REGARD DU CŒUR, CŒUR DU REGARD
Jusqu’à présent j’ai vu… Mes yeux m’ont rapporté
Des images nombreuses et des scènes de vie
Dont certaines m’ont plu et d’autres, moins ravi :
J’aurais donné très cher pour les voir avortées.
Et si, dorénavant, je regardais le monde
Avec l’œil de mon cœur et mon âme légère ?
Serais-je encore la proie de visions délétères ?
Verrais-je encore pléthore de facettes immondes ?
Je suis allé m’asseoir au sommet d’un vallon
Pour me donner entier à la divine essence,
Profiter des bienfaits de son joyeux silence,
De sa grande sagesse en tirer les leçons.
Qu’il m’était doux bientôt de percer les mystères
Des beautés infinies de ce décor figé…
Le regard de mes yeux se trouvait corrigé :
Je vibrais de l’amour que me donnait la terre…
Qu’un petit amandier, sans avoir hésité,
Courbe ses frêles branches pour me faire un peu d’ombre,
M’a ému aux frissons et m’a rendu moins sombre :
D’où provient l’empathie dont il a hérité ?
Qu’un discret petit ru, m’ayant vu assoiffé,
Détourne son berceau pour m’offrir de l’eau fraîche,
M’a rappelé soudain cet enfant de la crèche :
J’ai bu de cette eau vive et me suis décoiffé…
Qu’une brise opportune, au plus chaud de mon corps,
Eponge ma sueur de caresses soufflées,
M’a rendu bienheureux autant qu’époustouflé :
D’où tient-elle ce pouvoir que de m’aider encore ?
Qu’un gentil passereau, m’ayant vu nostalgique,
Improvise pour moi une douce romance,
M’a donné de la joie, du feu, de la cadence :
Mais où a-t-il bien pu apprendre la musique ?
A toutes ces questions peut répondre le vent…
Car la langue du cœur n’est celle de l’esprit ;
Faire la différence, c’est avoir tout compris :
« Lumière, ne nais-tu pas côté soleil levant… ? »
Robert FAUCHER, le 22 septembre 2013.