LE CHEMIN...
Qu’il est long ce chemin… Comme rude est sa pente
A gravir chaque jour, sans l’espoir d’un retour…
Les pas mal assurés rendent la marche lente ;
Les ronces, les épines, ornent chaque détour…
Et pourtant, au début, on muse dans la plaine :
Point de ronce, point d’épine, ni pente, ni douleur.
On ne voit que des roses, on rit à perdre haleine,
Tout est joie, tout est beau, ni larme, ni pâleur…
Mais il est aussi vrai que parfois, le destin,
Dans son traitre cynisme, dans sa triste ironie,
Improvise une pente dès le petit matin
En sonnant, bien trop tôt, l’heure de l’agonie…
Sinon du temps se passe à courir dans les champs,
A savourer, des fleurs, leurs fragrances légères,
A goûter, des oiseaux, les plus beaux de leurs chants,
A ne voir que des filles et jamais de mégères…
Et puis un jour survient où des nuages sombres
Commencent à cacher les rayons du soleil…
Les rires se jaunissent, les joies connaissent l’ombre ;
Il y a moins d’éclat, le rouge est moins vermeil…
Il faut abandonner la douceur bienheureuse
De ces Champs Elysées, paradis d’autrefois,
Qui n’a jamais été qu’illusion vertueuse
Que l’on peut voir encore en rêvant, quelquefois…
Qu’il est dur ce chemin, parfois long, parfois court,
Menant à nulle part et qui toujours dévie…
On le trouve inutile, on le trouve trop lourd,
C’est pourtant, pour chacun, le chemin de sa vie…
Robert FAUCHER, le 20 avril 2014 (jour de Pâques, en hommage à la Passion du Christ et à notre propre Chemin de Croix…).