LES VALEURS ÉTERNELLES

Je n’ai pas de fortune, je n’ai pas de richesse ;

Je ne possède rien qui attire les honneurs ;

Je ne suis pas connu, ne fais pas de prouesses ;

Je vis tout simplement au fil du cours des heures…

Je ne peux te couvrir de cadeaux inutiles ;

Je ne peux t’acheter des choses de grand prix ;

Je ne peux t’emmener tout au loin, dans des îles ;

Je ne peux te parer de bijoux et d’habits…

Mais je peux te donner les valeurs les plus sûres

Qui se trouvent tapies à l’envers du décor,

Et que je vais chercher tout près, dans la nature,

Qui recèle, en son sein, les plus grands des trésors…

Veux-tu de jolies fleurs ? Mais je vais t’en offrir,

Et je vais les cueillir au plus doux du printemps,

Quand la fraîcheur hésite, sans oser te le dire,

A ôter ton manteau très délicatement…

Alors les tons pastel, dans leur tendre douceur,

Forment un nid douillet au parfum de l’amour…

Et ta peau dénudée, d’une pure blancheur,

T’invite à t’allonger sur son si beau velours…

Veux-tu de jolis fruits ? Mais je vais t’en offrir,

Et je vais les cueillir au plus chaud de l’été,

Quand le soleil inonde, avec un doux zéphyr,

Tout ce qui t’environne et qui te fait rêver…

Alors les tons profonds des plus belles couleurs

Forment un grand ballet dansant dans la nature…

Et ton corps invité à ce jeu du bonheur

Se laisse courtiser sans refus, sans mesure…

Veux-tu de jolies perles ? Mais je vais t’en offrir,

Et je vais les cueillir dans le frais de l’automne,

Quand la pluie est tombée, avec un franc sourire,

En faisant ressortir les odeurs autochtones…

Alors les gouttelettes accrochées à un fil

Forment un grand collier rutilant, merveilleux…

Et ton cœur caressé par leur beauté tranquille

Fait glisser une perle par le coin de tes yeux…

Veux-tu des diamants ? Mais je vais t’en offrir,

Et je vais les cueillir dans le froid de l’hiver,

Quand la neige est tombée sans le moindre soupir

Et que luit le soleil sur le blanc de la terre…

Alors tous les flocons entassés, immobiles,

Dardent de mille éclats les vallées et les plaines…

Ton regard ébloui, loin des feux de la ville,

Te transporte très haut, te fait devenir reine…

Je ne veux t’apporter ce qui flatte tes sens…

Je ne veux t’apporter ce qui lèse ton cœur…

Je ne veux te donner que la joie d’existence…

Je ne veux te donner que du beau, du bonheur…

J’espère que tu comprends que l’unique essentiel

Est ce que nous aimons, est d’être très épris,

Car le seul vrai trésor se trouve dans le Ciel :

Il a tant de valeur qu’il n’en a pas de prix…

Robert FAUCHER, le 24 avril 2011.