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Les synthèses de Robert
18 février 2016

LA VIEILLE PROSTITUÉE

vieille prostituée

 

 

Elle vivait seul’ dans son appartement

Avec son chien pour unique parent.

C’est difficil’ d’habiter sous les toits

Mais c’est ainsi quand on n’a pas le choix.

 

Elle travaillait sur un bout de trottoir

Dans une rue, quand il fait vraiment noir,

Car ses vingt ans l’avaient abandonnée

Depuis déjà de nombreuses années.

 

Et c’est sous la lumière tamisée

D’un vieux bistrot, éclairant la chaussée,

Qu’ell’ proposait à quelque vieux rôdeur

De l’emmener à l’hôtel du bonheur.

 

Et dans la chambre puante et humide,

Elle s’efforçait de camoufler ses rides

En demeurant le plus longtemps de dos ;

Elle en pleurait, elle avait le cœur gros…

 

On lui donnait de moins en moins de sous

Pour s’allonger ou se mettre à genoux,

Mais elle faisait, malgré tout, comme il faut

Pour satisfaire au mieux les libidos.

 

Elle ne pouvait supporter la détresse ;

Pour la combattre, elle n’avait que ses fesses…

Elle s’en servait pour vider le trop plein

Des hommes avides en quelques coups de reins.

 

Avec le peu qu’elle avait soutiré,

Elle allait vite acheter à manger

Aux mendiants les plus nécessiteux

Afin qu’ils aient le ventre un peu moins creux.

 

Elle leur chantait de très jolies chansons

Qui résonnaient, la nuit, sous les néons…

Elle leur payait aussi un coup à boire

Qui leur ôtait un peu de désespoir…

 

Et tous les jours, elle occupait ses nuits

A satisfaire toutes sortes d’envies,

Ce qui lui procurait son seul argent

Sans jamais l’once d’un remerciement.

 

Son cœur, son âme, étaient d’une beauté

Que bien des gens auraient pu admirer.

Depuis longtemps, elle vendait de l’amour

Sans jamais l’avoir rencontré un jour…

 

Mais elle continuait à bien chanter,

A bien aider tous les infortunés

Qui lui disaient merci à leur façon,

En un sourire dont ils lui faisaient don.

 

Et puis un jour, elle a quitté la vie.

On n’a plus entendu chanter la nuit…

On ne l’a plus revue sur le trottoir

Et dans sa rue, il fait encore plus noir…

 

Pour l’emmener à sa dernière demeure,

Il n’y avait que des gens de valeur :

Les mendiants les plus déshérités

Et puis son chien, qu’elle avait tant aimé…

 

Robert FAUCHER, le 30 décembre 2005.

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