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Les synthèses de Robert

Synthèse de Bons Mots Relatifs au Vin (II/)

moines buvant

 

- CELLIER : C'est, comme la cave, un endroit où l'on entreprose le vin, mais il se situe au rez-de-chaussée tandis que la cave se situe sous la maison. Dans l'Ouest et dans le Sud-Ouest, on le nomme "chai".

 

- CHABROL, CHABROT : Faire chabrol ou faire chabrot, c'est mélanger du vin à du bouillon chaud. C'est un terme qui nous vient du Sud-Ouest et trouve son origine dans le latin "capreolus" qui signifie chevreau, parce qu'on fait le chevreau en buvant à même l'assiette. Il se peut aussi que ce mot provienne d'une vieille tradition qui attribue aux chèvres un fort penchant pour le vin !

 

- CHAIR : Tous les amateurs de vin connaissent les vocables "chair" et "charnu" pour enrichir les commentaires lors d'une dégustation. Déjà, au IIIème siècle, Athéna, écrivain grec, disait que le vin de Marseille était sarkôdês, c'est-à-dire charnu ; les romains, quant à eux, utilisaient les mots carneum ou carnosum. Un vin qui a perdu sa "chair" est dit décharné ou amaigri.

 

- CHALOUPER : L'ivrogne qui titube "chaloupe", sa démarche évoquant le mouvement d'une barque dans la houle ; on dit aussi qu'il a "sa marée" ou qu'il a "du vent dans les voiles". Mais comme ce mot est apparu dans l'argot parisien du XIXème siècle, il est probable qu'il faisait allusion à la valse chaloupée ; les policiers, à la même époque, qualifiaient de "valseur" un ivrogne zigzaguant sur la voie publique.

 

- CHAMBRER : Ce mot nous est venu de Neufchâtel en Suisse. "Chambrer un vin" consiste à laisser remonter sa température au même degré que celui de la pièce où il va être consommé. Il serait impensable, de nos jours, de prendre cette expression au pied de la lettre, la température des appartements dépassant souvent et largement  les 20 degrés alors qu'un vin ne doit pas être bu au-delà de 18 degrés.

 

- CHAMPAGNE : Grimod de la Reynière (1758-1837), le premier critique gastronomique, s'offusquait que l'on parlât"du champagne" au lieu "du vin de champagne" ; qu'aurait-il donc dit s'il avait vécu jusqu'au milieu du XIXème siècle, époque où l'on a commencé à parler "du champ' " de manière bien plus incorrecte et impolie encore. la "méthode champenoise" est celle qu'on utilise en France pour tous les vins mousseux, consistant à ajouter du sucre au vin pour provoquer une fermentation secondaire, sauf pour les vins mousseux de Gaillac, Die et Limoux qui utilisent la méthode rurale consistant à produire une fermentation secondaire avec le seul sucre naturel contenu dans les raisins.

 

- CHANTRE : "Bon chantre, bon yvrogne" disait un proverbe du XVIème siècle.La double acception du mot chantre comme homme d'église (réputé buveur) et comme chanteur (car le "chant augmente la soif" comme l'expliquait Brillat-Savarin) lui a valu une notoriété d'ivrogne. "Boire comme un chantre" a vite signifié "boire beaucoup", expression déformée de nos jours en "boire comme un chancre".

 

- CHAPELET : Le chapelet est un cercle de petites bulles qui entourent la surface d'une bonne eau-de-vie quand on vient de la verser. Louis Pergaud, dans son célèbre roman "La Guerre des Boutons" rendait hommage à ce mot de la façon suivante : "Lebrac, en connaisseur, agitait son litre d'eau-de-vie où des bulles d'air se formaient qui venaient s'épanouir et crever en couronne au goulot - C'est d'la bonne, affirma-t-il ! Elle a d'la religion, elle fait le chapelet !" Quant au vin, il "dit son chapelet" lorsqu'il laisse, sur les parois du verre, des gouttes qui redescendent lentement qu'on appelle "larmes" ou "jambes".

 

- CHAPTALISATION : La chaptalisation est un procédé mis au point, au début du XIXème siècle, par le chimiste Jean-Antoine Chaptal, et qui consiste à ajouter du sucre aux moûts pour augmenter le degré d'alcool. Pourtant, ça n'est pas une invention récente puisque, déjà au Xème siècle, on ajoutait du miel aux moûts pour obtenir le même effet, ce qui fit dire à l'alchimiste Rasès, en parlant de vins issu d'un tel procédé "vina falsa ex saccaro" c'est-à-dire "vins faux obtenus par la fermentation du sucre. En France, la chaptalisation est très réglementée.

 

- CHARGE : En dégustation, "chargé" qualifie un vin soit trop épais, soit dont la robe est d'un rouge trop foncé. Pour dépeindre l'excès de boisson, l'image de la "charge" est fort ancienne. Déjà, les romains parlaient d'un"vino oneratus" pour qualifier quelqu'un "chargé de vin". Au XVIème siècle, "se charger" voulait dire s'enivrer. Au XIXème siècle, on disait "avoir sa charge". Cette métaphore s'est développée avec les expressions telles "charger la mule" ou "charger la brouette" à Lyon, "être chargé à couler bas" en Normandie, ou "être chargé de travers" en Anjou. Aux Antilles, lorsqu'on propose un second verre de punch, on dit :"Faut pas jin met on sel bat assi on bourriq", c'est-à-dire : "Il ne faut pas mettre une seule charge sur un âne".

 

- CLIMAT : En Bourgogne, le climat est synonyme de "cru" et désigne un territoire viticole considéré en fonction de ses produits spécifiques ; il a conservé ici un ancien sens d'espace de terre".

 

- CLOS : Au sens propre, le clos est un vignoble délimité par des murs ; cedrtains sont si célèbres qu'ils bénéficient d'une appellation d'origine malgré la disparition des murs, comme le célèbre Clos de Vougeot en Bourgogne.

 

 

 

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