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Les synthèses de Robert
17 juin 2016

MAIS JE N'AI PAS...

Saint François d'assise en prière

 

 

Je suis plein d’un amour pouvant tout embrasser,

Je pense que la vie est trop courte pour moi,

Je voudrais tant pouvoir me jouer des années,

                       Mais je n’ai pas le choix.

 

J’aimerais voir cesser tout ce qui tue la terre,

Tout ce qui est méchant et qui viole les lois,

Toute la pollution et puis toutes ces guerres,

                       Mais je n’ai pas de poids.

 

J’aimerais supprimer tous ceux qui font du mal,

Les vendeurs de canons et tous ces mauvais rois,

Les plus grands affameurs qui méritent le pal,

                       Mais je n’ai pas le droit.

 

J’aimerais tant brûler ces empires éphémères

Bâtis sur la misère du monde en tous endroits,

Sacrifiant l’humain sur l’autel des affaires,

                       Mais je n’ai pas de bois.

 

J’aimerais immoler les mollahs extrémistes

Massacrant et tuant sous couvert de la foi,

Et leur montrer Jésus, beaucoup plus pacifiste,

                       Mais je n’ai pas de croix.

 

J’aimerais tout donner à ceux dans la souffrance,

Habits, médicaments, aliments à la fois,

Et un peu de ciel bleu de notre belle France,

                       Mais je n’ai pas de quoi.

 

J’aimerais pouvoir tendre, comme les anciens grecs,

Mon piège légendaire, mon fier cheval de Troie,

Pour terrasser les grands comme on mate aux échecs,

                       Mais je n’ai pas de roi.

 

J’aimerais bien montrer tout ce qui m’exaspère,

Le jeu des tortionnaires et le laid que je vois,

Pouvoir les ajuster avec mon revolver,

                       Mais je n’ai pas de doigts.

 

J’aimerais tant pouvoir égayer l’existence

De tous ceux qui sont tristes et sont remplis d’émoi,

Qui vivent sans amis, murés dans le silence,

                       Mais je n’ai pas de joie.

 

J’aimerais caresser de mon voile magique

Tous les cœurs attristés qui saignent et qui ont froid,

Les rendre plus joyeux et moins mélancoliques,

                       Mais je n’ai pas de soie.

 

J’aimerais abriter les pauvres malheureux

Qui ne possèdent rien, ni parents, ni chez-soi,

Et ont pour couverture un ciel trop orageux,

                       Mais je n’ai pas le toit.

 

Je ne suis pas un dieu à qui tout réussit,

Je ne suis qu’un humain bien ordinaire je crois,

Je voudrais pour chacun offrir le Paradis,

                       Mais je n’ai pas l’endroit…

 

Robert FAUCHER, le 29 novembre 2004.

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