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Les synthèses de Robert
12 mai 2016

Á TRAVERS LES CARREAUX

à travers une fenêtre

 

 

Il flâne du regard, vagabonde en pensée…

Les rêves les plus fous et les plus insensés

S’échappent de son cœur et se jouent des carreaux

De la frêle fenêtre au dessus du bureau.

 

Où vont-ils ? Où fuient-ils ? A qui sont-ils voués ?

Ils ne vont pas très loin : ils traversent l’espace

Séparant sa maison de la maison d’en face,

Délicieuse amie complice et dévouée.

 

Ils volent jusqu’à celle, déesse de ce lieu,

Qui confère à l’endroit et grâce et élégance,

Evoluant parmi des meubles Richelieu

Qui donnent à sa chambre un style « Vieille France ».

 

C’est dans ce nid douillet, coquet, discret, secret,

Que se perdent ses yeux dardant leurs plus beaux traits,

Espérant ramener lors de chaque échappée

La lueur d’un espoir qu’ils auraient décelé…

 

Il profite toujours, lorsque point un zéphyr,

D’ouvrir tout grand son cœur pour qu’une pensée tendre

S’envole jusqu’à celle qu’il ne cesse d’attendre,

Se posant sur son sein, l’amenant au délire…

 

Et lorsque vient la pluie, seule une gouttelette

Pourrait la caresser à l’endroit qui lui plaît,

Espérant que sa main, pour une fois, s’y mette,

Et rende ce jour gris un petit peu moins laid…

 

Quand arrive le soir et que survient la nuit,

Quand gagne la langueur d’une journée qui fuit,

Il observe cette ombre glisser devant la flamme

D’une faible bougie offrant ce corps de femme…

 

A force de patience un jour, un vent ténu,

Sur un ordre d’Eros, a soufflé en rafales,

Soulevant le rideau et découvrant la salle

Où la belle dormait, merveilleusement nue…

 

Il sentit sur sa joue qu’une larme coulait :

La joie de contempler ce trésor de beauté ?

La peine d’observer ce qu’il n’aurait jamais ?

Et cette seule fois le fait encore rêver…

 

Robert FAUCHER, le 9 décembre 2012.

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