TOUT PASSE...
Le poème publié ce jour : « Tout passe… », met en exergue la nature trinitaire de l’homme, avec son corps, son esprit et son âme, qui se trouve parfaitement symbolisée, par métaphore, dans ce tableau de Georges de la Tour : « La Madeleine à la flamme filante », avec le corps (périssable) représenté par Madeleine, l’esprit (mortel) représenté par le crâne et l’âme (éternelle) représentée par la flamme ; ce genre de nature morte, qui évoque à la fois la vie humaine et son caractère éphémère, s’appelle une « vanité », au sens prôné par l’Ecclésiaste, un des nombreux livres de la Sainte Bible, où il est dit, en conclusion : « Vanitas, vanitatum est omnia vanitas », ce qui signifie : « Vanité des vanités, tout est vanité ». L’Ecclésiaste, le tableau proposé et mon poème (philosophiquement et spirituellement dédié à l’Ecclésiaste) traduisent tous trois la même vérité immuable : la nature passagère et VAINE de la vie humaine ainsi que, face à la mort qui guette, l’inutilité absolue des plaisirs dans lesquels se réfugie notre nature de mortel : la connaissance, la richesse, les passions, les distractions, le sexe, la beauté (physique)… impasses assurées, et pourtant nécessaires, car humaines…
Tout passe et tout s’écoule, sans début et sans fin,
Comme l’eau du ruisseau qui deviendra rivière
Avant de se donner au fleuve et à la mer
Et puis s’évaporer en gouttes de crachin…
Tout passe et tout s’enfuit, venant de nulle part,
Comme la douce brise qui deviendra le vent
Avant de se muer en puissant ouragan
Et puis se reposer quelques instants trop rares…
Tout passe et tout s’échappe vers un autre destin
Comme la jeune idylle que l’on croyait si sûre
Avant de se ternir et de subir l’usure
Et puis se déliter sous le poids du chagrin…
Tout passe et tout s’endort, même les grandes peines,
Comme le cœur à vif que l’on avait ouvert
Avant de se rassir aux frimas des hivers
Et puis se refermer en desserrant ses chaînes…
Tout passe et tout se meurt, lentement et sans bruit,
Comme la création qui deviendra poussière
Avant de se draper d’un habit de Lumière
Et puis se réjouir de connaître la Vie…
Robert FAUCHER, le 10 mars 2012.