MES LITS, MES LOTS
Je me souviens encore de ces lits d’accouchées
Et ces lots de douceur chaque fois ressentie…
Couches de l’innocence et de la pureté
Ou de tous les tourments que réserve la vie…
Je me souviens encore de ces lits d’infortune
Et ces lots de bonheur qu’ils m’avaient procuré…
Couches improvisées sous le clair de la lune
Ou sous le beau soleil de mes vertes années…
Je me souviens encore de ces lits inconnus
Et ces lots de questions qu’ils pouvaient susciter…
Couches énigmatiques aux mystères entrevus
Ou parfois recouverts par la timidité…
Je me souviens encore de ces lits de tendresse
Et ces lots de tiédeur dans les draps emmêlés…
Couches témoins de jeux tout emplis de finesse
Ou d’élans trop fougueux pour être racontés…
Je me souviens encore de ces lits sensuels
Et ces lots de chaleur qu’ils savaient générer…
Couches abandonnées à de longs rituels
Ou à des gestes lents qui rendaient enfiévrés…
Je me souviens encore de ces lits de malheur
Et ces lots de souffrance, de pleurs, de désarroi…
Couches de mort certaine figée dans la raideur
Ou la grande pâleur d’un corps déjà trop froid…
Je compte sur la vie pour me faire découvrir
De nouveaux lits de joie et leurs lots de péchés…
Couches gorgées de rêves, de futurs souvenirs,
Ou simple déraison d’un espoir insensé… ?
Robert FAUCHER, le 17 mars 2012.