LES LEÇONS DE L'ENFANT
J’ai vu dans ton regard les étoiles de l’enfance
Briller de pureté au plus profond des yeux
Et offrir à ton cœur cette douce innocence
Qui te permet toujours de côtoyer les cieux.
J’ai vu dans mon regard les cadavres trop froids
Des grandes illusions qui ne sont que mirages
Et dont la vocation est de servir de proies
Aux regrets, aux remords et aux rêves volages.
J’ai lu dans tes paroles criées et saccadées
Les élans de ferveur du désir de convaincre
De faire partager, dans la simplicité,
Toute la vérité que tu as pu atteindre.
J’ai lu dans mes paroles susurrées ou éteintes
L’hésitation, le doute, le silence obligé,
Et puis la certitude absolue et non feinte
De ma triste impuissance à saisir le créé.
J’ai su, dans tes grands gestes fatigants et nerveux,
Déceler tes secrets, ta danse rituelle
En hommage à la vie et agréable aux dieux
Pour tenter d’approcher la Demeure Eternelle.
J’ai su, dans mes lents gestes comptés et mesurés,
Trouver, dans l’habitude, un confort éphémère,
Espérant, économe, prolonger les années
Pour profiter encore d’un peu de leurs lumières.
J’ai pu, dans ta candeur, me revoir autrefois,
Lorsque c’était à moi d’ignorer le malheur…
J’ai dû, dans ma torpeur, ne pas faire le bon choix :
Je cherche encore l’endroit où règne le Bonheur…
Robert FAUCHER, le 13 août 2012.