MON COEUR
Tu m’as tant fait aimer… ! Tu m’as tant fait souffrir… !
J’essaye encore d’en rire pour ne point en pleurer… !
Et ma vie ballottée entre meilleur et pire
Croit encore au sourire, au tout petit baiser…
Mon cœur, tu m’as permis d’exister, de vibrer,
Et tu m’as transporté jusque vers l’infini…
Et pour tous les soucis que tu m’as provoqués,
Je t’absous volontiers pour tant de joies fournies !
Mon cœur, retourne-toi et remonte le fil
Aux lacets indociles que tu nouas pour moi,
Et observe les croix qui, parfois, se profilent
Et semblent trop tranquilles aux endroits les plus froids…
Mon cœur, regarde aussi les roses au ton vermeil
Témoignant des merveilles que le hasard m’offrit.
Leur nombre est très petit mais dessine un soleil
Qui réchauffe et qui veille lorsque revient la nuit…
Mon cœur, ne pleure pas, tu n’es pas responsable
Car tu es incapable de changer ton état !
Je sais être béat ou être misérable ;
Tout est inséparable en ce pauvre ici-bas !
Mon cœur, écoute bien ; si c’était à refaire,
Je scellerais la paire qui a forgé nos liens…
Et pour tes petits riens ou tes faits légendaires,
Tout a bien su me plaire puisque je l’ai fait mien.
Mon cœur, j’accepte tout de toi, surtout les pleurs
Qui aident le malheur en allégeant son goût,
Mais aussi et surtout, qui portent le bonheur
En lui procurant l’heur le plus doux, le plus fou…
Tu m’as tant fait aimer… ! Tu m’as tant fait souffrir… !
Tu m’as tant fait courir… ! Tu m’as tant fait chuter… !
Et l’ombre du passé ne pourra recouvrir
Les instants de délire dont je suis imprégné…
Robert FAUCHER, le 9 juillet 2009.
Petit poème dédié au centre vital de notre corps, le plus riche car le plus secret, le cœur, siège de toutes les émotions, cause de tous les frissons, moteur de toutes les actions, surtout les plus folles, les plus insensées mais aussi les plus belles puisqu’elles sont la Vie, puisqu’elles font la Vie... Petit clin d’œil à Blaise Pascal dans « Les Pensées » : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point… ». Pour la construction poétique, utilisation, pour chaque strophe, de rimes croisées sur six pieds et sur deux vers, redoublées avec les mêmes sonorités sur les deux vers suivants.